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L’ostéopathie est souvent perçue comme une approche douce, naturelle et sans danger. Mais comme toute pratique de soin, elle a ses limites. Il existe des cas où une séance d’ostéopathie n’est pas recommandée, voire à proscrire temporairement ou définitivement. Quelles sont les contre-indications à l’ostéopathie ? On t’explique tout, sans tabou ni panique.
Points essentiels à retenir
- L’ostéopathie n’est pas dangereuse à condition d’être bien pratiquée.
- Un ostéopathe est formé pour détecter les signes d’alerte et accompagner avec justesse, en tenant des contre-indications éventuelles.
- En cas de doute sur votre état de santé, parlez-en à votre ostéopathe ou avec votre médecin traitant avant de prendre rendez-vous pour une séance.
Pourquoi faut-il s’assurer de ne pas avoir de contre-indications avant de consulter un ostéopathe ?
L’ostéopathe travaille avec ses mains, en mobilisant les tissus du corps, parfois en profondeur. Si ces manipulations sont généralement sans risque, elles peuvent être inappropriées dans certaines situations médicales ou pathologiques.
Avis aux étudiants et futurs ostéopathes 🥼
Le rôle d’un bon praticien est aussi de savoir dire non, ou de réorienter vers un médecin si besoin. D’où l’importance d’un bilan de santé complet avant toute prise en charge.
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2 types de contre-indications majeures
Il existe deux grandes catégories de contre-indications :
1. Les contre-indications absolues
Elles interdisent toute séance, car il y a un risque pour la santé du patient.
2. Les contre-indications relatives
Elles nécessitent une adaptation de la séance, un avis médical préalable ou un report. L’ostéopathe devra ajuster ou éviter certaines techniques.
Résumé des contre-indications selon leur type
| Type de contre-indication | Exemples | Action de l’ostéopathe |
| Absolue 💥 | AVC, fracture récente, phlébite, infection | Refus de prise en charge + réorientation |
| Relative 💢 | Hernie, grossesse, cancer stabilisé, chimio | Adaptation des techniques + prudence |
| En fonction de l’âge 👶 | Nouveau-né prématuré, personne très âgée | Manipulations spécifiques ou évitées |
Les contre-indications absolues à l’ostéopathie
Voici les cas où aucune manipulation ostéopathique ne doit être réalisée, en tout cas pas dans l’immédiat.
1. Infections aiguës
- Fièvre inexpliquée
- Infection généralisée (septicémie)
- Abcès profond non traité
➡️ Le corps est en alerte, l’ostéopathie pourrait aggraver l’état général.
2. Fractures non consolidées
Manipuler un os récemment fracturé est une mauvaise idée. Même s’il n’est pas directement concerné, une mobilisation indirecte peut causer des douleurs ou des complications.
3. Phlébite (thrombose veineuse)
Le risque : qu’un caillot se détache et provoque une embolie pulmonaire. Si un œdème, une douleur localisée et une chaleur apparaissent, il faut consulter en urgence.
4. AVC ou traumatisme crânien récent
Après un accident vasculaire ou une commotion cérébrale, le système nerveux central est fragile. L’ostéopathie n’est pas adaptée à cette phase
5. Cancer en phase évolutive non encadrée
L’ostéopathe ne traite pas un cancer. S’il est connu, stabilisé et suivi médicalement, un accompagnement peut être envisageable avec l’accord de l’oncologue. Sinon, c’est non.
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Les contre-indications relatives
Elles demandent de la prudence, mais ne ferment pas totalement la porte.
1. Grossesse (premier trimestre)
Certaines écoles d’ostéopathie évitent toute manipulation durant les 3 premiers mois. Ce n’est pas une règle absolue, mais une question de prudence.
Ensuite, au deuxième et troisième trimestre, l’ostéopathie peut soulager efficacement les douleurs lombaires, sciatiques ou troubles digestifs.
2. Hernie discale aiguë
Une hernie très douloureuse, avec perte de mobilité ou irradiation dans la jambe, impose d’éviter toute manipulation directe de la colonne vertébrale.
L’ostéopathe peut parfois travailler à distance, pour soulager les tensions environnantes.
3. Hypertension non stabilisée
Si la tension est trop élevée, certaines techniques crâniennes ou cervicales sont à proscrire. C’est pour cette raison qu’un ostéopathe vous demandera un suivi médical à jour.
4. Traitement médical lourd (chimio, anticoagulants…)
Le traitement en cours peut fragiliser le corps, modifier la sensibilité des tissus ou provoquer des réactions inattendues. Là encore, l’ostéopathe doit s’adapter, voire différer la prise en charge.
5. Troubles psychiatriques sévères
Certaines pathologies mentales, en phase aiguë (délires, hallucinations, bipolarité non stabilisée…), peuvent rendre la relation de soin difficile. L’ostéopathie ne remplace pas un suivi psychologique ou psychiatrique. Il ne s’agit en effet pas de son cœur de métier.
Et pour les nourrissons ou les personnes âgées ?
- 👶Chez les bébés, les techniques sont très douces. Néanmoins, certaines malformations, troubles neurologiques ou pathologies rares peuvent contre-indiquer une prise en charge.
- 🧓Chez les personnes âgées, on évite là aussi les manipulations violentes, surtout en cas d’ostéoporose. Chez ce public, l’ostéopathie peut être très utile pour soulager les douleurs chroniques.
Comment l’ostéopathe détecte-t-il d’éventuelles contre-indication en début de séance ?
👉 L’ostéopathe commence par un interrogatoire précis, appelé anamnèse. C’est là qu’il identifie les antécédents, traitements, symptômes inhabituels.
👉 Si un doute subsiste, il vous orientera vers votre médecin ou demandera des examens complémentaires avant de vous recevoir en consultation (imagerie, prise de sang, etc.).
👉 En cas de contre-indication partielle, il adaptera ses techniques (pas de “thrust”, pas exemple).
Retenez qu’un bon ostéopathe ne fait jamais “comme d’habitude” ou sans réfléchir. Il s’ajuste à vos besoins et votre situation clinique.
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Est-ce que l’ostéopathie peut aggraver une situation existante ?
Dans de très rares cas, si la pathologie n’est pas détectée ou si la manipulation est mal adaptée, une dégradation de l’état du patient peut survenir.
Par exemple :
- Un thrust cervical sur une personne avec dissection artérielle peut entraîner un risque d’AVC.
- Une manipulation lombaire sur un patient ayant une hernie aiguë peut augmenter l’inflammation.
Pour éviter ce type de situations, la plupart des ostéopathes se forment au sein d’écoles reconnues et agréées par l’Etat, comme le CEESO Paris, où l’accent est mis, entre autres, sur :
- la rigueur clinique,
- la connaissance approfondie de l’anatomie,
- et bien sûr, la capacité à identifier les contre-indications.
On n’y apprend pas seulement à manipuler, mais à raisonner en thérapeute responsable, capable de faire la différence entre ce qu’on peut traiter et ce qui ne relève pas du ressort de l’ostéopathe.

Patients : comment bien vous préparer à votre 1ère consultation en ostéopathie ?
✅ Avant la séance, posez-vous les bonnes questions :
- Ai-je une maladie chronique ou un traitement lourd ?
- Ai-je des douleurs inhabituelles ou persistantes ?
- Est-ce que j’ai déjà eu un accident, une opération, un traumatisme ?
✅ Pendant la séance :
- Ne minimisez rien : dites tout, même si vous pensez que ce n’est “pas grave”.
- Si une manipulation vous fait mal ou vous paraît étrange : dites-le.
- En cas de doute, demandez un avis médical avant de venir ou revenir consulter.
L’ostéopathie fonctionne en synergie avec le reste du parcours de soins, pas en opposition.